"La télévision perd le monopole de la synchronisation sociale".
« La rentrée est une réunion de famille où l’on retrouve la télé, cette grand-tante oubliée pendant les vacances. On l’avait laissée en forme, on la découvre en cheveux, la ride molle, ankylosée. Jusque-là, Tatie tenait la route. Mais cette année, son rituel pèse, ses grilles patinent, ses apéros radotent, son nouveau fait terriblement déjà vu… Elle a pris un coup de vieux.
(...) Le mode d’interpellation de la télé, ce que j’appelle son protocole éditorial, reste fondé sur l’idée qu’à telle heure, machin va venir chez vous, vous présentera Footit et Chocolat, vous racontera telle histoire, en prenant la nation à témoin. Ce protocole structure notre regard sur la télévision et la société.
C’est là qu’Internet change tout. Avec Internet, la diffusion en point-à-point permet à chacun de devenir émetteur et récepteur d’images, et, plus encore, de choisir le moment de sa connexion. On ne se synchronise plus à heure fixe, mais à sa guise, suivant son propre temps, parfois jusqu’à l’addiction. Plus de rendez-vous : des alertes sur les écrans et les réseaux sociaux. Du coup, on regarde la télévision du dehors, dans un temps qui n’est plus le sien. Ainsi, la télévision change d’époque. Elle perd le monopole de la synchronisation sociale : elle vieillit, se recule, bref, elle entre dans le passé. L’affaire dépasse la mesure quotidienne des audiences ou les nouvelles pratiques des consommateurs. Dans chaque pays, la montée de l’asynchronisme transforme le rapport au temps de la société et de ses membres ainsi que leur mode de synchronisation. Cahin-caha, la télévision s’y adapte. À son rythme, avec ses codes. Ou pas. Le sujet est inépuisable. Deux illustrations : la concurrence du présent, le contrôle social en Chine. »
Extraits d'un article d'Olivier Bomsel, publié le 16/09/2013 dans le journal Libération
Formation
Les politiques publiques doivent-elles sauver des
Photo de Andre Taissin sur Unsplash François
> En savoir +
Formation
Mines Paris plébiscitée par ses étudiantes
Mines Paris - PSL, une école qui répond
> En savoir +
Formation
Non, les billets pour les JO 2024 ne sont pas un
Seul 0,5 % des billets coûtent plus
> En savoir +
Formation
Comment les skieurs s’adaptent au manque
L’impact du
> En savoir +
Formation
Femmes de science
Chercheuses confirmées, doctorantes, élèves ou alumni,
> En savoir +
Formation
Quelle école d’ingénieurs a le
Mines Paris - PSL au Top 5 du classement LinkedIn 2023
> En savoir +