Des analyses pour alimenter la réflexion et nourrir les débats.
Né en 1977, Yann Ménière fait partie des jeunes enseignants chercheurs très prometteurs de l'école d'ingénieurs MINES ParisTech. Ancien élève de l’ENS de Cachan, il a souhaité appliquer la solide culture générale qu’il y a acquise en économie et gestion à des problématiques liées à l’environnement et à l’innovation. En 2001, il sort major de son Master à l’Université Paris 1. Il décroche alors une bourse de thèse, mais ne souhaite pas s’engager dans le système universitaire. « Je n’avais pas accroché à la macro-économique théorique, trop éloignée du terrain », déclare-t-il pour expliquer son choix. « Attiré par les sciences appliquées », il opte pour un doctorat à MINES ParisTech.
La thématique de recherche de Yann Ménière est, au départ, le brevet logiciel, un sujet chaud et encore peu défriché à l’époque. Lors de sa thèse, il développe une approche théorique mobilisant la théorie des jeux pour analyser l’instrumentalisation stratégique du brevet et ses conséquences sur l’innovation. Outre des articles académiques, il publie, avec François Lévêque, un livre sur l’économie de la propriété intellectuelle, aux éditions La Découverte (collection Repères). Il maintient comme axe directeur la pertinence de ses recherches appliquées pour ses partenaires publics et industriels.
En 2007, après 2 ans de post-doctorat à l’Université Catholique de Louvain, il obtient un poste d’enseignant à l’école d’ingénieurs. Il créé alors, avec François Lévêque, une chaire sur l’économie du brevet, centrée sur les secteurs high tech. En partenariat avec d’autres chercheurs du Cerna, il développe, en parallèle, un axe de recherche sur l’articulation entre la propriété intellectuelle et les enjeux environnementaux. L’à-propos de ces thématiques l’amène à être sollicité pour la rédaction de plusieurs rapports officiels.
La démarche développée dans le cadre des recherches de Yann Ménière repose sur la construction de bases de données originales pour documenter et analyser des questions nouvelles. Cette approche empirique, totalement nouvelle en Europe, donne naissance à des analyses objectives qui nourrissent les débats et ont alimenté les réflexions, aussi bien des cercles de négociation climat que des autorités de la concurrence européennes.
La même approche a conduit, plus récemment, à la production de bases de données des transactions de brevets. Ces chiffres constituent une précieuse source d’information sur la marchandisation croissante des brevets. L’accent a notamment été mis sur les brevets liés à des standards de télécommunication, un sujet en friche, mais brûlant aujourd’hui.
Depuis janvier 2013, Yann Ménière a créé une nouvelle chaire sur le transfert des technologies. « Le transfert de technologie ne se réduit pas à la cession d’un brevet. Il s’agit avant tout de transfert d’expertise. Le brevet n’est qu’un instrument permettant d’organiser juridiquement un transfert de savoir-faire essentiel».
Yann Ménière a développé une double expertise sur les brevets des technologies de télécommunication et ceux liés à l’environnement, au moyen d’approches théoriques et quantitatives. Il s’applique aussi à ancrer ces travaux dans le contexte sociétal, par la rédaction de rapports stratégiques et, plus généralement, à travers un dialogue continu avec les industriels et les autorités publiques. Cette démarche l’a, par exemple, conduit à prendre position sur la réforme du système de brevet européen, les mécanismes de transferts de technologie dans le cadre du protocole de Kyoto, ou l’encadrement des brevets dits “essentiels” couvrant des standards des télécommunications.
Le droit du brevet a toujours dû s’adapter. Alors qu’un DVD ne faisait l’objet que de quelques brevets, détenus par trois firmes différentes, la technologie Blu-ray en compte des centaines, et des dizaines de propriétaires. On touche rapidement du doigt la complexité du domaine et les conflits qu’elle peut engendrer. Une situation délicate que Yann Ménière travaille à dénouer, en proposant des solutions inédites.
Article rédigé par Laurence Bianchini - MyScienceWork.
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