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18/04/2017

Fukushima : nos chercheurs sur le terrain

Du 21 au 23 mars 2017, une équipe du Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC) de MINES ParisTech s'est rendue à Fukushima pour visiter les centrales nucléaires accidentées de Daini et Daiichi. Explications de Franck Guarnieri, directeur du CRC.

Fukushima : nos chercheurs sur le terrainL'équipe du CRC MINES ParisTech dans la salle de crise de la centrale de Fukushima Daini.

Pourquoi être allés sur le site de la catastrophe nucléaire ?

Cette visite participe à la collecte de données entreprise par les chercheurs du CRC MINES ParisTech sur le thème de l'ingénierie en situation extrême, qui est l'un des grands axes de recherche de notre laboratoire. Nous sommes partis à cinq - Sébastien Travadel, Didier Delaitre, Aurélien Portelli, Yuki Kobayashi (doctorant) et Franck Guarnieri -, afin de compléter un très important travail d'analyse entamé à l'automne 2011. Pour tenter de comprendre, « l'inimaginable », nous avons épluché des rapports d'enquêtes japonais et internationaux, analysé des auditions faites aux commissions d'enquêtes, et réalisé plus de 45 interviews de leaders techniques et politiques qui ont eu à gérer le double accident de Fukushima Daiichi et Fukushima Daini.

Qu'avez-vous appris, ou compris, en allant sur place ?

Une réelle prise de conscience du site, de l'architecture et des infrastructures des deux centrales (Daini et Daiichi) qui ont été submergées par un vague de plus de 15 mètres, le 11 mars 2011, après un séisme d'intensité rare. Les traces de l'impact et des dégâts sont encore visibles, particulièrement sur le trait de côte et, bien évidemment, sur les bâtiments réacteurs de la centrale de Daiichi, la plus sinistrée, avec trois explosions (dans trois bâtiments réacteurs) et un incendie dans une piscine de combustible.
L'immensité de la vague et la violence du choc sur les installations sont stupéfiantes et terrifiantes. Les visites sont irremplaçables pour « se rendre compte », se rendre compte de la menace naturelle, toujours présente...

Nous avons eu aussi l'occasion d'échanger longuement avec le directeur de la centrale de Daini au moment de l'accident, Nahoiro Masuda (aujourd'hui responsable du colossal chantier de démantèlement de la centrale de Daiichi), et avec l'actuel directeur de la centrale de Daiichi, Akio Komori. Leurs témoignages sont précieux et contribuent à vérifier nos hypothèses de recherche sur l'ingénierie en situation extrême.
 

Les Presses des Mines ont publié le témoignage du directeur de la centrale de Fukushima Daiichi. Cette publication peut-elle être utile aux Japonais ou aux Français en charge du nucléaire ?

Dans l'audition de Masao Yoshida, tant pour les Japonais que les Français, les enseignements sont à rechercher dans tout ce qui n'est pas dans le rapport à la technique et à la procédure.
Cela peut surprendre, mais on est frappé de constater que les ressorts de sortie de crise et l'évitement de l'apocalypse (l'explosion d'un ou plusieurs réacteurs et les sur-accidents plausibles sur la centrale de Daini) sont aussi et surtout (c'est du moins l'hypothèse que nous défendons), à rechercher dans le rapport à l'imaginaire, au sacré, à la violence, au sacrifice...
La publication de l'audition du directeur de Daiichi, qui a pour nous valeur de récit, n'a d'autre ambition que « le porter à connaissance », connaissance de ce témoignage unique en son genre d'un directeur de centrale, faisant face avec ses équipes, à quatre réacteurs nucléaires déchaînés ; des hommes livrés à eux mêmes durant quelques dizaines d'heures...

Le troisième volume est en cours : que va t-il nous apprendre ?

Il s'agira de livrer la fin de l'audition de Masao Yoshida. Une fin dans laquelle, avec un nouvel enquêteur, il revient sur l'ensemble de la séquence d'accident, plusieurs semaines après les premières auditions. Yoshida est encore plus libre dans sa parole et dans la dénonciations d'anomalies et de dysfonctionnements dans les politiques de prévention et de gestion de crise. Sans pour autant renier sa responsabilité, il règle ses comptes, avec le siège de Tepco, les autorités en charge de la gestion de crise et avec le Premier ministre d'alors, Naoto Kan, et ses conseillers. Ce troisième tome nous invite donc principalement à réfléchir à l'articulation entre leaders techniques et leaders politiques, au « qui décide de quoi », au « qui décide à la place de qui »... Yoshida a été bien plus qu'un directeur de centrale pendant quelques jours... cela reste à lire dans le volume 3.

Testimony from disaster

La chaîne de télévision japonaise, NHK, a réalisé un reportage sur les travaux du CRC en matière de prévention des risques. L'étude du témoignage du directeur de la centrale de Fukushima Daiichi, publiée aux Presses des Mines, y est présentée comme un « cas d'école » de valeur exceptionnelle, pour les étudiants et pour les responsables du nucléaire. Découvrez cette vidéo en anglais.

> Pour aller plus loin :

Lire, aux Presses des Mines : L'accident de Fukushima Dai Ichi

Lire le Communiqué de presse, annonçant la parution de ces ouvrages

 

 

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