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Le 15 décembre 2021

Soutenance de thèse de Diana MORENO ALARCON

Modélisation d'un système de maîtrise des risques liées à la sous-traitance: Un cas dans l'industrie Française Nucléaire

Résumé de la thèse en français

Cette thèse fournit une compréhension approfondie de la façon dont le Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA) français conçoit des Systèmes de Contrôle de Gestion (MCS) qui peuvent efficacement éviter et atténuer les risques liés à la sous-traitance en quasi-intégration dans le contexte des caractéristiques spécifiques de ses installations nucléaires. Le CEA est une entité gouvernementale du secteur de l'énergie nucléaire en France qui sous-traite un pourcentage de ses travaux à des sous-traitants. Cette recherche se concentre sur les systèmes de contrôle de gestion (MCS) et plus particulièrement sur les mécanismes de contrôle formels et informels utilisés dans la gestion des risques et de la sécurité de la sous-traitance en quasi-intégration au CEA. La sous-traitance présente des avantages stratégiques et économiques avérés mais peut exposer les deux parties (le CEA et son sous-traitant) à un risque important (Das et Teng 1999, 2001) qui pourrait engendrer une opposition entre les différents intérêts (Langfield-Smith et Smith, 2003). Une combinaison de MCS a été proposée dans la littérature sur le Contrôle Inter-Organisationnel (IOR) et la Gestion des Risques d'Entreprise (ERM) pour prévenir et atténuer ces risques. Cependant, en raison du contexte industriel spécifique du CEA, les MCS proposés dans la littérature ont des implications légales et des limites opérationnelles pour plusieurs raisons : d'abord car les managers du CEA ne sont pas en mesure de surveiller et d'observer en permanence les sous-traitants, et ensuite car ces MCS ne suffisent pas à garantir des comportements optimaux en matière de sécurité. L'étude de l'ensemble des aspects de MCS via une approche "en tant que paquet" (d'ensemble) (Malmi et Brown, 2008) permet de comprendre comment les différents éléments de contrôle se soutiennent et se renforcent mutuellement dans les pratiques de gestion des risques du CEA. En outre, cette étude identifie le leadership en matière de sécurité et les Facteurs de Leadership par Responsabilisation (Arnold et al., 2000) comme des éléments supplémentaires qui améliorent les comportements de sécurité au-delà de la perspective intra/inter-organisationnelle des MCS et des pratiques de gestion des risques. Cette étude propose une approche systémique de la gestion des risques et de la sécurité, étayée par la pensée systémique à travers un modèle Ago-antagoniste (AA), qui applique les principes du Leadership par Responsabilisation pour renforcer la prévention des risques en dépassant les limites du MCS. Cette approche systémique consiste à intégrer les pratiques de leadership en matière de sécurité à la conception, la mise en œuvre et l'équilibre d'une série de MCS adaptés pour "coïncider" avec les facteurs de contingence spécifiques de chaque installation (Chenhall, 2003 ; Nedaei et al., 2015), créant ainsi un impact significatif sur les pratiques de gestion de la sécurité de l'organisation. L'étude utilise une approche qualitative à travers une étude de cas unique du CEA, qui se concentre sur trois installations du CEA (A, B et E) avec des configurations managériales variables (avec ou sans managers intermédiaires faisant partie de l'entreprise sous-traitante). Ces installations exécutent des activités similaires par une sous-traitance en quasi-intégration, mais varient en termes de facteurs de contingence (environnement externe, technologie, structure organisationnelle, taille/ratio, stratégies et culture), mettant en œuvre des styles de leadership contrastés et différents MCS dans leur gestion de la sécurité et des facteurs humains et organisationnels (FHO). L'ensemble des données a été collecté au cours de neuf phases de collecte de données qui se sont déroulées sur une période de 2,5 ans, comprenant 36 entretiens (45 heures d'entretiens semi-dirigés et non-dirigés enregistrés) de managers du CEA, de managers intermédiaires et de sous-traitants, 366 heures d'observations, 23 réunions documentées et 21 observations documentées. Deux méthodologies ancrées dans une logique abductive itérative [La combinaison systémique (Dubois et Gadde, 2002, 2014) et le processus de modélisation (Pavé, 2006 ; Schmidtlaine et Pavé, 2002)] ont été utilisées pour réorienter le cadre analytique et le monde empirique tout au long du processus d'appariement afin de proposer des postulats issus des données et des observations. Ces deux méthodologies se complètent en favorisant le développement de la théorie à travers un processus itératif soutenu par N-vivo. L'étude fournit une reconceptualisation de la nature des contrôles qui sont utilisés dans la gestion des risques et définit les contrôles préventifs et les contrôles détectifs en fonction du moment où les contrôles sont effectués et de la position de l'acteur qui exécute la tâche. Ces contrôles ont été identifiés comme des éléments fondamentaux de la gestion des risques en raison de leurs caractères temporels pour éviter et détecter un événement. La mise en œuvre des Systèmes Ago-antagonistes (AAS) (Bernard-Weil, 1992 ; 1999, 2003), sous-tendue par la pensée systémique, a permis au modèle d'équilibrer ces contrôles. Le terme " Ago-antagoniste " est composé de deux termes : agonistique signifiant " effets positifs parallèles " ; et antagoniste signifiant " effets opposés ". Un système ago-antagoniste désigne donc une relation entre les différents éléments de ce système: ils sont à la fois opposés et complémentaires ; ils semblent à première vue s'exclure l'un l'autre mais sont en fait indissociables de la compréhension du phénomène. Cette étude met en parallèle les Contrôles Préventifs et les Contrôles Détectifs qui constituent les deux pôles autrefois antagonistes du contrôle, et illustre la façon dont les managers du CEA considèrent l'impact collectif de l'ajustement des deux pôles (en tant que paquet) pour atténuer les risques de sous-traitance, d'autant plus que l'ajustement d'une seule force ou des deux forces peut rééquilibrer le système global. Un troisième élément - le Leadership par Responsabilisation - semble être un "changement de vitesse" pour plusieurs changements visant à rééquilibrer les contrôles préventifs et détectifs à la suite de plusieurs événements et quasi-incidents dans les installations nucléaires. Cette approche systémique aide les managers à identifier les déséquilibres AA et propose des stratégies pour équilibrer la tension AA. En effet, d'infimes changements dans le couple AA (Prévention / Détection) en relation avec le Leadership par Responsabilisation (via des contrôles interactifs) peuvent avoir un impact et améliorer la sécurité du travail et la sécurité de l'ensemble du système. Par conséquent, cette recherche illustre comment les managers du CEA et les managers intermédiaires détectent les comportements ou les résultats inadéquats en matière de sécurité par le biais du MCS, puis les transforment en utilisant des pratiques de leadership en matière de sécurité, renforçant ainsi les échanges descendants et ascendants au sein de l'organisation. Plus précisément, une combinaison appropriée de contrôle et de leadership : (1) encourage les nouvelles suggestions en matière de sécurité et renforce l'environnement de signalement des quasi-incidents ou des incidents mineurs ; (2) renforce l'engagement de l'organisation en matière de sécurité en responsabilisant les sous-traitants par le biais du partage d'informations ; (3) permet aux sous-traitants à tous les niveaux de l'organisation de contribuer en signalant immédiatement les problèmes de sécurité ou de sûreté nucléaire ; encourageant ainsi les nouvelles idées et initiatives, tout en améliorant la participation et la conformité en matière de sécurité à plusieurs niveaux de l'organisation. Les implications de ces résultats sont discutées en détaillant la manière dont ils peuvent transformer les pratiques de MCS actuelles et futures entre des donneur d'ordres et des sous-traitants, répondant ainsi aux demandes en constante évolution de l'industrie nucléaire. Ces résultats élargissent le cadre des Leviers de Contrôle (LOC) de Simons (1995) en illustrant comment les quatre éléments de contrôle (croyances, limites, diagnostic et contrôles interactifs) s'alignent sur les contrôles préventifs et détectifs, s'intègrent dans le cycle de contrôle identifié pour la gestion des risques et peuvent être équilibrés en utilisant une approche de systèmes ago-antagonistes (AAS) dans le contexte de l'industrie nucléaire française.

Résumé de la thèse en anglais

This dissertation provides an in-depth comprehension of how the French Alternative Energies and Atomic Energy Commission (CEA) design Management Control Systems (MCS) that can effectively avert and mitigate subcontracting risks associated with quasi-integration, in the context of the specific characteristics of its nuclear facilities. The CEA is a government entity in France's Nuclear Energy Sector that subcontracts a percentage of their work to subcontractors. This research focuses on Management Control Systems (MCS) and more specifically the formal and informal control mechanisms used in risk and safety management of quasi-integration subcontracting at the CEA. Subcontracting has proven strategic and economic advantages but may expose both parties to a great deal of risk (Das and Teng 1999, 2001), which could lead to opportunistic exploitation (Langfield-Smith and Smith, 2003). A combination of MCS has been proposed in Inter-Organizational Control Literature (IOR) and Enterprise Risk Management (ERM) Literature to prevent and mitigate these risks. However, due to the specific industrial context of the CEA, the MCS proposed in the literature have legal implications and operational limitations for several reasons: firstly as CEA Managers are unable to continuously monitor and observe subcontractors, and secondly as these MCS do not suffice to ensure optimal safety behaviours. The study of the MCS via a “package approach” (Malmi and Brown, 2008) permits the understanding of how different control elements support and reinforce each other throughout the CEA's Risk Management practices. Additionally, this study identifies safety leadership, and the Empowerment Leadership Factors (Arnold et al., 2000) as additional elements that enhance safety behaviours beyond the scope of intra-organizational and inter-organizational MCS and Risk Management practices. This study proposes a systemic approach to Risk Management and Safety Management, underpinned by systems thinking through an Ago-antagonistic (AA) model, that applies principles of Empowerment Leadership to reinforce risk prevention by overcoming the limits of MCS. This systemic approach consists of integrating safety leadership practices to the design, implement and balance of a series of MCS adapted to “fit” to the specific contingency factors of each Facility (Chenhall, 2003; Nedaei et al., 2015), thus creating a significant impact on the organization's safety management practices. The study employs a qualitative approach through an embedded single-case study of the CEA, which focuses on three CEA Facilities (A, B and E) with varying Managerial configurations (with or without Middle Managers that are part of the Subcontracting firm). These facilities execute similar activities by quasi-integration subcontracting, but vary in contingency factors (external environment, technology, organizational structure, size/ratio, strategies and culture), implementing contrasting leadership styles and different MCS in their management of Safety and Human Organizational Factors. The data set was collected during nine phases of data collection that took place over a 2.5-year period consisting of 36 interviews (45 hours of recorded semi-directed and non-directed interviews) of CEA Managers, Middle Managers and subcontractors, 366 hours of observations, 23 documented meetings and 21 documented observations. Systemic combing (Dubois and Gadde, 2002, 2014) and the modelling process (Pavé, 2006; Schmidtlaine and Pavé, 2002), two methodologies grounded in an iterative abductive logic are used to reorient the analytical framework and the empirical world throughout the matching process to propose postulates that originate from data and observations. Both methodologies complement each other by promoting theory development through an iterative process supported by N-vivo. The study provides a reconceptualization of the nature of controls that are used in Risk Management and defines Preventive Controls and Detective Controls, based on the timing of the controls and the position of the actor performing the task. These controls were identified as fundamental elements of risk management due to their time-sensitive role in averting and detecting an event. The implementation of Ago-Antagonistic Systems (AAS) (Bernard‐Weil, 1992; 1999, 2003), underpinned by Systems Thinking, allowed the model to balance these controls. The term “Ago-antagonistic” is composed of two terms: agonistic meaning “parallel positive effects”; and antagonistic meaning “opposite effects”. These two terms are simultaneously opposite and complementary, and at first glance appear to exclude one another, but are in fact indissociable from the understanding of the phenomenon. This study parallels Preventive Controls and Detective Controls that make up the two ago-antagonistic poles of Control, and illustrates how CEA Managers consider the collective impact of adjusting both poles (as a package) to mitigate subcontracting risks; particularly as adjusting either a single force or both forces, may rebalance the overall system. A third element – Empowerment Leadership, appears to be a “gearshift” for several changes to rebalance Preventive and Detective Controls following several events and near misses within the nuclear Facilities. This systemic approach supports Managers in identifying when AA imbalances have occurred and proposes strategies to balance the AA tension; as minute changes to the AA couple (Prevention / Detection) in connection with Empowerment Leadership (via interactive controls) can impact and improve the occupational safety and safety of the whole system. As a result, this research illustrates how CEA Managers and Middle Managers detect inadequate safety behaviours or results through MCS and then transform them using safety leadership practices, thus reinforcing descending and ascending exchanges within the organization. More specifically, an appropriate combination of control and leadership: (1) encourages new safety suggestions and strengthens the environment for reporting near misses or minor occurrences; (2) strengthens the organization's commitment to safety, empowering subcontractors through information sharing, and (3) allows subcontractors at all levels of the organization to contribute by immediately reporting occupational safety or nuclear safety issues; thereby encouraging new ideas and initiatives, while improving safety participation and compliance at multiple levels of the organization. The implications of these findings are discussed by detailing how they may transform current and future MCS contractor-subcontractor practices, thereby responding to the continually evolving demands of the nuclear industry. These findings extend Simons', (1995) Levers of Control (LOC) framework by illustrating how the four control elements (beliefs, boundary, diagnostic and interactive controls) firstly align with the preventive and detective controls, secondly integrate into the identified Cycle of Control for Risk Management, and thirdly can be balanced using an Ago-antagonistic Systems (AAS) approach in the context of the French Nuclear Industry.

Titre anglais : Modeling of Subcontracting-related Risk Management Control System: A Case Study in the French Nuclear Industry
Date de soutenance : mercredi 15 décembre 2021 à 14h00
Adresse de soutenance : Mines ParisTech (Mines ParisTech - Université PSL) 60 Bd Saint-Michel, 75272 Paris - V106A
Directeur de thèse : Franck GUARNIERI
Co-encadrant : Aude DEVILLE

> plus d'informations sur le site dédié Soutenance de thèse de Diana MORENO ALARCON - Mines Paris - PSL

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